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A trois reprises, pour les lecteurs France-Loisirs, Juliette Benzoni avait écrit un petit dossier sur la genèse de la série de livres que les membres du Club allaient découvrir. Vous trouverez ici la retranscription de son texte avec des illustrations de son propos. Bonne lecture avec le plein d'anecdote !

Comment sont nés « Les Treize Vents »…  

Genèse de la série «Les Treize Vents »  

Le cheminement d’un livre depuis la première idée jusqu’à la dernière ligne d’écriture a toujours été pour moi une sorte de mystère doublé d’un miracle. La plupart du temps, l’idée en question naît d’une émotion ressentie devant un paysage, un portrait, un tableau, un château aussi, bien entendu puisqu’ils ont toujours tenu dans ma vie une place privilégiée, et surtout un évènement, une période de l’Histoire à laquelle je porte une passion qui ne s’éteindra qu’avec moi. Et encore ! Croyant à une autre vie, je garde le ferme espoir de pouvoir d’élucider enfin quelques-unes des grandes énigmes qui n’ont jamais cessé d’exciter ma curiosité. Ce qui ne veut pas dire, d’ailleurs, que l’émotion en question soit suivie automatiquement d’un commencement de réalisation. Le plus souvent, je prends des notes, éventuellement des photos et je range soigneusement  - alors que je ne suis pas un modèle d’ordre ! – le dossier ainsi obtenu dans l’intention de m’en servir un jour ou l’autre. C’est, par exemple, ce qui s’est passé avec La Florentine : la documentation sur le Quattrocento et les Médicis était faite depuis une vingtaine d’années.

Le cheminement d’un livre depuis la première idée jusqu’à la dernière ligne d’écriture a toujours été pour moi une sorte de mystère doublé d’un miracle. La plupart du temps, l’idée en question naît d’une émotion ressentie devant un paysage, un portrait, un tableau, un château aussi, bien entendu puisqu’ils ont toujours tenu dans ma vie une place privilégiée, et surtout un évènement, une période de l’Histoire à laquelle je porte une passion qui ne s’éteindra qu’avec moi. Et encore ! Croyant à une autre vie, je garde le ferme espoir de pouvoir d’élucider enfin quelques-unes des grandes énigmes qui n’ont jamais cessé d’exciter ma curiosité. Ce qui ne veut pas dire, d’ailleurs, que l’émotion en question soit suivie automatiquement d’un commencement de réalisation. Le plus souvent, je prends des notes, éventuellement des photos et je range soigneusement  - alors que je ne suis pas un modèle d’ordre ! – le dossier ainsi obtenu dans l’intention de m’en servir un jour ou l’autre. C’est, par exemple, ce qui s’est passé avec La Florentine : la documentation sur le Quattrocento et les Médicis était faite depuis une vingtaine d’années.

Le train de Brive-la-Gaillarde

Pour « Les Treize Vents », le processus initial a été le même. Au cours d’un voyage au Canada, j’ai subi, devant Québec, un véritable coup de foudre : le grand estuaire, les îles, la citadelle, les plaines d’Abraham, la vielle ville aux rues abruptes, aux maisons grises où s’attardait encore la neige, la majesté d’un décor où s’était jouée une grande tragédie m’ont fascinée et j’ai voulu en savoir plus. (Singulièrement sur le siège de 1759 à l’issue duquel la France, par l’incurie de son gouvernement et la trahison de quelques hommes a perdu l’immense territoire qui aurait dû être le plus beau fleuron de sa couronne.)

Pour « Les Treize Vents », le processus initial a été le même. Au cours d’un voyage au Canada, j’ai subi, devant Québec, un véritable coup de foudre : le grand estuaire, les îles, la citadelle, les plaines d’Abraham, la vielle ville aux rues abruptes, aux maisons grises où s’attardait encore la neige, la majesté d’un décor où s’était jouée une grande tragédie m’ont fascinée et j’ai voulu en savoir plus. (Singulièrement sur le siège de 1759 à l’issue duquel la France, par l’incurie de son gouvernement et la trahison de quelques hommes a perdu l’immense territoire qui aurait dû être le plus beau fleuron de sa couronne.)

Cependant, apprendre l’histoire d’un pays représente un gros travail et, comme d’habitude, j’ai remis à plus tard cette envie de retracer au moins une partie de la fantastique épopée vécue par tant de 

Cependant, apprendre l’histoire d’un pays représente un gros travail et, comme d’habitude, j’ai remis à plus tard cette envie de retracer au moins une partie de la fantastique épopée vécue par tant de 

gens au coeur fermement accroché depuis que, le 24 juillet 1534, le Malouin Jacques Cartier prenait possession du Canada au nom du roi de France, jusqu’à ce tragique mois de septembre 1759 où Québec tomba dans l’escarcelle de l’Angleterre.

 

Et puis, il y eut... 

gens au coeur fermement accroché depuis que, le 24 juillet 1534, le Malouin Jacques Cartier prenait possession du Canada au nom du roi de France, jusqu’à ce tragique mois de septembre 1759 où Québec tomba dans l’escarcelle de l’Angleterre.

 

Et puis, il y eut... 

Ah oui ! Le train de Brive dont on peut se demander, à première vue, ce qu’il vient faire là-dedans.

Mais il faut dire que ce n’est pas un train comme les autres. C’est sans doute le plus gourmand, le plus convivial, le plus amusant aussi que je connaisse parce que c’est le train du Livre.

Chaque année vers la fin du mois d’octobre et à l’invitation d’une municipalité chaleureuse, éditeurs, écrivains, attachés de presse et presse tout court, écrite ou télévisée, s’y entassent joyeusement et, pendant les quatre heures que dure le voyage, y dégustent dans un suite de wagons-restaurants toutes les spécialités corréziennes arrosées avec générosité. C’est une vrai fête à laquelle on ne renonce pas facilement.

Ah oui ! Le train de Brive dont on peut se demander, à première vue, ce qu’il vient faire là-dedans.

Mais il faut dire que ce n’est pas un train comme les autres. C’est sans doute le plus gourmand, le plus convivial, le plus amusant aussi que je connaisse parce que c’est le train du Livre.

Chaque année vers la fin du mois d’octobre et à l’invitation d’une municipalité chaleureuse, éditeurs, écrivains, attachés de presse et presse tout court, écrite ou télévisée, s’y entassent joyeusement et, pendant les quatre heures que dure le voyage, y dégustent dans un suite de wagons-restaurants toutes les spécialités corréziennes arrosées avec générosité. C’est une vrai fête à laquelle on ne renonce pas facilement.

Cette année-là – c’était en 1990  et j’écrivais encore les Dames du Méditerranée-Express – je partageai la table d’Elisabeth Gille, alors directrice littéraire de Julliard. C’est je crois bien, entre le confit de canard et la fricassée de cèpes qu’Elisabeth ouvrit le feu :                    

 

« Vous devriez écrire une grande saga familiale. »

Cette année-là – c’était en 1990  et j’écrivais encore les Dames du Méditerranée-Express – je partageai la table d’Elisabeth Gille, alors directrice littéraire de Julliard. C’est je crois bien, entre le confit de canard et la fricassée de cèpes qu’Elisabeth ouvrit le feu :                    

 

« Vous devriez écrire une grande saga familiale. »

Ce n’était pas vraiment mon avis. En fait, j’étais franchement angoissée. Surtout quand, ayant demandé comment elle l’entendait on m’a proposé à titre d’exemple deux séries archi-célèbres : l’une en six volumes et l’autre en seize. Je ne me souviens plus très bien de ce que j’ai répondu mais je ne me sentais pas au mieux. Non, parce que la perspective d’une longue histoire me faisait peur : à de rares exceptions près, je n’ai jamais rien fait d’autre, mais, ayant l’habitude de bâtir 

Ce n’était pas vraiment mon avis. En fait, j’étais franchement angoissée. Surtout quand, ayant demandé comment elle l’entendait on m’a proposé à titre d’exemple deux séries archi-célèbres : l’une en six volumes et l’autre en seize. Je ne me souviens plus très bien de ce que j’ai répondu mais je ne me sentais pas au mieux. Non, parce que la perspective d’une longue histoire me faisait peur : à de rares exceptions près, je n’ai jamais rien fait d’autre, mais, ayant l’habitude de bâtir 

un roman autour d’un seul personnage et dans un laps de temps n’excédant pas vingt ans, je n’envisageais pas sans une sérieuse inquiétude d’enchaîner les unes aux autres les existences de plusieurs héros et héroïnes dont le nombre pouvait disperser l’intérêt et nécessiter une documentation géante. Or, j’ai toujours fait moi-même ce gros travail d’étude que je trouve d’ailleurs passionnant.

un roman autour d’un seul personnage et dans un laps de temps n’excédant pas vingt ans, je n’envisageais pas sans une sérieuse inquiétude d’enchaîner les unes aux autres les existences de plusieurs héros et héroïnes dont le nombre pouvait disperser l’intérêt et nécessiter une documentation géante. Or, j’ai toujours fait moi-même ce gros travail d’étude que je trouve d’ailleurs passionnant.

Bien sûr l’aventure me séduisait. Et aussi la difficulté. Mais n’ayant jamais eu en moi-même une confiance excessive, je craignais vraiment de ne pas en venir à bout. Peut-être même de décevoir. D’où une certaine tendance à patauger.

 

Et puis, un beau matin, j’ai reçu d’une amie québécoise une lettre et un gros paquet. Le lettre disait « Si vous avez toujours envie de raconter la fin de la Nouvelle-France, les livres que je vous envoie vous y aideront sûrement… ».

Il y avait là un signe et je crois aux signes. Presque aussitôt d’ailleurs et comme par miracle, l’histoire des Tremaine a commencé de se bâtir dans ma tête : l’ancêtre en serait un petit garçon affronté à un désastre et contraint de revenir en France, terre de ses aïeux, en la seule compagnie de sa mère. En fait le contraire de ce que font habituellement les auteurs de romans historiques davantage tentés d’exporter leurs personnages vers les pays lointains que de les ramener. Le tout était de savoir où j’installerais les miens…

 

Cette fois, la réponse est venue assez vite parce que coulant de source. Les colons du Québec venaient surtout de Normandie et de Bretagne. Or, avec le Gerfaut j’ai beaucoup écrit sur la Bretagne. Ce serait donc le Normandie mais une région bien précise qui me fascine depuis pas mal d’années :

Bien sûr l’aventure me séduisait. Et aussi la difficulté. Mais n’ayant jamais eu en moi-même une confiance excessive, je craignais vraiment de ne pas en venir à bout. Peut-être même de décevoir. D’où une certaine tendance à patauger.

 

Et puis, un beau matin, j’ai reçu d’une amie québécoise une lettre et un gros paquet. Le lettre disait « Si vous avez toujours envie de raconter la fin de la Nouvelle-France, les livres que je vous envoie vous y aideront sûrement… ».

Il y avait là un signe et je crois aux signes. Presque aussitôt d’ailleurs et comme par miracle, l’histoire des Tremaine a commencé de se bâtir dans ma tête : l’ancêtre en serait un petit garçon affronté à un désastre et contraint de revenir en France, terre de ses aïeux, en la seule compagnie de sa mère. En fait le contraire de ce que font habituellement les auteurs de romans historiques davantage tentés d’exporter leurs personnages vers les pays lointains que de les ramener. Le tout était de savoir où j’installerais les miens…

 

Cette fois, la réponse est venue assez vite parce que coulant de source. Les colons du Québec venaient surtout de Normandie et de Bretagne. Or, avec le Gerfaut j’ai beaucoup écrit sur la Bretagne. Ce serait donc le Normandie mais une région bien précise qui me fascine depuis pas mal d’années :

Superbe et déconcertant Cotentin !

Comme dit la chanson : « Il y a longtemps que je (l’) aime », cette arrogante presqu’île dressée comme un poing fermé en face de l’Angleterre et encore un peu à l’écart des ruées touristiques. Pas pour longtemps peut-être car se sont justement les Anglais qui s’y intéressent le plus.

Comme dit la chanson : « Il y a longtemps que je (l’) aime », cette arrogante presqu’île dressée comme un poing fermé en face de l’Angleterre et encore un peu à l’écart des ruées touristiques. Pas pour longtemps peut-être car se sont justement les Anglais qui s’y intéressent le plus.

C’est  Barbey d’Aurevilly qui m’en a montré la beauté hors du temps lorsque je sillonnais ses petites routes et ses chemins creux sur les traces de « l’Ensorcelée », du « Chevalier Desvouches », « d’Une vieille maîtresse » ou « d’Un prêtre marié» , découvrant de vieux manoirs de granit, des églises au clocher crénelé comme une tour de guet, des jardins foisonnants par la grâce d’un micro-climat  qui permet camélias et même bananiers à quelques « sabotées » du Raz de Barfleur alors que celui-ci compte parmi les parages les plus dangeureux de France. Il y eut aussi Jean de La Varende et son énigmatique « Homme aux gants de toile » facilement décrypté d’ailleurs mais quel enchantement ! Avec aussi son frémissant Tourville, son superbe Mont-Saint-Michel et tant d’autres histoires. Encore que je me sentisse pleine d’humilité, mettre mes pas dans les leurs me séduisait beaucoup. Naturellement, mon mari officier de la 2ème DB ayant débarqué, un jour d’été 1944 à Utah Beach, j’ai visité à fond les plages du débarquement, mais ce n’étaient pas elles qui m’attiraient

C’est  Barbey d’Aurevilly qui m’en a montré la beauté hors du temps lorsque je sillonnais ses petites routes et ses chemins creux sur les traces de « l’Ensorcelée », du « Chevalier Desvouches », « d’Une vieille maîtresse » ou « d’Un prêtre marié» , découvrant de vieux manoirs de granit, des églises au clocher crénelé comme une tour de guet, des jardins foisonnants par la grâce d’un micro-climat  qui permet camélias et même bananiers à quelques « sabotées » du Raz de Barfleur alors que celui-ci compte parmi les parages les plus dangeureux de France. Il y eut aussi Jean de La Varende et son énigmatique « Homme aux gants de toile » facilement décrypté d’ailleurs mais quel enchantement ! Avec aussi son frémissant Tourville, son superbe Mont-Saint-Michel et tant d’autres histoires. Encore que je me sentisse pleine d’humilité, mettre mes pas dans les leurs me séduisait beaucoup. Naturellement, mon mari officier de la 2ème DB ayant débarqué, un jour d’été 1944 à Utah Beach, j’ai visité à fond les plages du débarquement, mais ce n’étaient pas elles qui m’attiraient

le plus et je ne faisais qu’y passer lors de mes nombreuses incursions dans le département de la Manche : j’ai toujours préféré les rochers et les falaises aux étendues sableuses. Enfin, dernier point d’attache : une nièce cherbourgeoise dont le mariage dans l’église de la Trinité m’a enchanté, et avec laquelle j’éprouve toujours un vif plaisir à parler d’un pays qu’elle adore.

le plus et je ne faisais qu’y passer lors de mes nombreuses incursions dans le département de la Manche : j’ai toujours préféré les rochers et les falaises aux étendues sableuses. Enfin, dernier point d’attache : une nièce cherbourgeoise dont le mariage dans l’église de la Trinité m’a enchanté, et avec laquelle j’éprouve toujours un vif plaisir à parler d’un pays qu’elle adore.

La cause était entendue : Guillaume Tremaine planterait sa tente et sa progéniture dans le Cotentin. Mais où ?

En dehors de Granville qui me rappelle un peu Québec, mais que je ne trouvais pas assez sauvage, je me sentais attirée par la région du cap de la Hague, le Nez-de-Jobourg, la sombre et impressionnante baie d’Ecalgrain mais, je ne me fais pas l’énorme usine de retraitement des déchets atomiques implantée sur une lande jadis très belle.

La cause était entendue : Guillaume Tremaine planterait sa tente et sa progéniture dans le Cotentin. Mais où ?

En dehors de Granville qui me rappelle un peu Québec, mais que je ne trouvais pas assez sauvage, je me sentais attirée par la région du cap de la Hague, le Nez-de-Jobourg, la sombre et impressionnante baie d’Ecalgrain mais, je ne me fais pas l’énorme usine de retraitement des déchets atomiques implantée sur une lande jadis très belle.

Restait l’autre pointe du Cotentin que je connaissais à peine : celle qui commande l’immense baie de la Seine avec Barfleur, l’un des plus beaux villages de France, le grand phare de Gatteville et surtout Saint-Vaast-la-Hougue toujours auréolée par les flammes des vaisseaux de M. De Tourville incendiés à l’ancre par une flotte anglaise battue la veille par le même Tourville. Je n’étais encore jamais allée mais quand, de la route de Valognes, j’ai découvert – comme le fait mon petit héros ! – l’immense paysage marin, les grandes digues, les vieilles tours de défense construite par Vauban, les anciennes églises et surtout les moirures nacrées, les irisations de la mer et du ciel dignes du pinceau de Boudin, j’ai compris que la quête s’arrêtait là dans ce grand croissant blond dominé par un ressaut rocheux, La Pernelle, où viennent mourir les vestiges de l’antique forêt de Brix et qu’approchent les méandres paisibles et charmants du Val de Saire, aboutissant à un estuaire qui se noyait jadis dans les marais salants.

Restait l’autre pointe du Cotentin que je connaissais à peine : celle qui commande l’immense baie de la Seine avec Barfleur, l’un des plus beaux villages de France, le grand phare de Gatteville et surtout Saint-Vaast-la-Hougue toujours auréolée par les flammes des vaisseaux de M. De Tourville incendiés à l’ancre par une flotte anglaise battue la veille par le même Tourville. Je n’étais encore jamais allée mais quand, de la route de Valognes, j’ai découvert – comme le fait mon petit héros ! – l’immense paysage marin, les grandes digues, les vieilles tours de défense construite par Vauban, les anciennes églises et surtout les moirures nacrées, les irisations de la mer et du ciel dignes du pinceau de Boudin, j’ai compris que la quête s’arrêtait là dans ce grand croissant blond dominé par un ressaut rocheux, La Pernelle, où viennent mourir les vestiges de l’antique forêt de Brix et qu’approchent les méandres paisibles et charmants du Val de Saire, aboutissant à un estuaire qui se noyait jadis dans les marais salants.

A causer avec les gens du pays, j’ai appris que les hivers étaient doux et les tempêtes redoutables : un emplacement idéal pour les Treize Vents. Il ne restait plus qu’à les construire en prenant bien soin de ne rien abîmer, de ne rien froisser même dans la mémoire de cette terre simple et noble, souriante et rude mais surtout encore préservée où les fuchsias géants escaladent les façades mais où la dure vie de la mer s’inscrit toujours sur les visages des hommes. Dans le port, à présent il y a sans doute plus de navires de plaisance que de bateaux de pêche : ceux des gens de Cherbourg qui apprécient autant la paix que l’on y goûte que les huîtres fameuses depuis des siècles, mais on est entre soi, et les yachts tropéziens avec leur chargement de faux navigateurs et de vraies croqueuses de diamants ne sont pas près, Dieu merci, de venir s’y amarrer ! Pour larguer les amarres et hisser les voiles entre Gatteville et les îles Saint-Marcourf, il faut avoir appris la mer ailleurs que dans un livre.

C’est le cas de Guillaume Tremaine ; ce sera celui de certains de ses descendants…

Voici donc la première pierre de l’édifice. Les Treize Vents commencent leur existence. Ils vont s’emplir de joies, de peines, d’amours, de haines, d’amitié, de rancoeur, de délire et parfois de sagesse. Je n’ai fait que les bâtir et les peupler d’êtres auxquels j’ai attaché mes rêves et ma passion de l’Histoire mais, pour qu’ils vivent vraiment, il leur faut votre regard, votre coeur et votre imagination, amis lecteurs. C’est de vous, et de vous seuls que dépendent la durée de leur passage sur la terre et surtout leur vérité ! Je souhaite surtout qu’ils tissent entre nous de nouveaux liens qui seront ma plus belle récompense …

A causer avec les gens du pays, j’ai appris que les hivers étaient doux et les tempêtes redoutables : un emplacement idéal pour les Treize Vents. Il ne restait plus qu’à les construire en prenant bien soin de ne rien abîmer, de ne rien froisser même dans la mémoire de cette terre simple et noble, souriante et rude mais surtout encore préservée où les fuchsias géants escaladent les façades mais où la dure vie de la mer s’inscrit toujours sur les visages des hommes. Dans le port, à présent il y a sans doute plus de navires de plaisance que de bateaux de pêche : ceux des gens de Cherbourg qui apprécient autant la paix que l’on y goûte que les huîtres fameuses depuis des siècles, mais on est entre soi, et les yachts tropéziens avec leur chargement de faux navigateurs et de vraies croqueuses de diamants ne sont pas près, Dieu merci, de venir s’y amarrer ! Pour larguer les amarres et hisser les voiles entre Gatteville et les îles Saint-Marcourf, il faut avoir appris la mer ailleurs que dans un livre.

C’est le cas de Guillaume Tremaine ; ce sera celui de certains de ses descendants…

Voici donc la première pierre de l’édifice. Les Treize Vents commencent leur existence. Ils vont s’emplir de joies, de peines, d’amours, de haines, d’amitié, de rancoeur, de délire et parfois de sagesse. Je n’ai fait que les bâtir et les peupler d’êtres auxquels j’ai attaché mes rêves et ma passion de l’Histoire mais, pour qu’ils vivent vraiment, il leur faut votre regard, votre coeur et votre imagination, amis lecteurs. C’est de vous, et de vous seuls que dépendent la durée de leur passage sur la terre et surtout leur vérité ! Je souhaite surtout qu’ils tissent entre nous de nouveaux liens qui seront ma plus belle récompense …

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